Pendant que le monde et le pays luttent contre les violences sexuelles, un scandale qui continue son bonhomme de chemin : le viol quotidien de milliers de jeunes enfants, filles et femmes qui vendent des fruits, des noix de kola, des arachides et autres petites choses dans nos villes. Ces dernières sont en effet violentées chaque jour qui passe à Goma, Kinshasa, Kisangani et ailleurs dans une indifférence générale.
En coulisses, tout le monde le sait : chaque jour, dans les grandes villes africaines, des enfants, des filles et des femmes qui sillonnent les rues et vendent des fruits et autres produits sont appelés par des « clients » qui en abusent en utilisant la ruse et l’appât du gain. Des cercles très fermés, les auteurs s’en vantent même sans vergogne.
Les scènes sont souvent identiques. Les jeunes filles sont appelées par des « Papas » dans leurs bureaux ou dans leurs appartements généralement au centre-ville pour vendre, mais très vite les clients des fruits proposent à ces jeunes des sommes représentant leur stock ou même plus pour en abuser sexuellement. Les victimes, issues de familles démunies et survivant difficilement, cèdent souvent facilement. Elles trouvent ainsi un moyen d’épauler les leurs, le plus souvent sans se douter du fait que les « PAPA gentils » sont en fait des criminels qui abusent de leur situation de faiblesse et de leur ignorance de la loi.
Ces crimes odieux se passent bien entendu à l’insu des épouses des hommes en question, qui attendent patiemment le retour de leurs « chéris » hypocrites et menteurs qui, en fait, se détruisent des pauvres innocentes en racontant au téléphone à leurs compagnes qu’il serait dans des réunions ou activité professionnelle. Selon nos enquêtes, les victimes sont d’abord amadouées, puis invitées à passer par la salle des bains pour des raisons évidentes avant de subir des agressions sexuelles sauvages. En fait, ces enfants qui trouvent là une façon facile de gagner de l’argent ne tardent pas à en faire un deuxième objectif de leurs randonnées urbaines : petit à petit, elles deviennent des prostituées.
Mais le drame ne tarde pas à arriver : négligeant toute précaution, de nombreuses enfants se retrouvent enceintes ou infectées de VIH. C’est alors que toutes les portes menant aux auteurs de ferment. Leurs gardes deviennent très méchants. Souvent, l’enfant est chassée par ses parents ou ses tuteurs. Puis naitra un bébé qui risquera un enfant « de la rue », avec une mère démunie qui n’a d’autre ressource que son corps, quand elle n’est pas condamnée par le VIH.
Chose curieuse, les ONGs féminines, l’état, les défenseurs des droits humains et mêmes les familles des victimes semblent ne pas être pressées d’éradiquer ce fléau qui pourtant se développe sous nos yeux. En fait, ce manque de répression peut être dû au silence des victimes, à la banalisation des fait et des drames vécues par ces pauvres victimes, à l’identité et à l’apparence souvent « irréprochable » des auteurs de ces crimes…mais les faits, quoique cachés, tolérés ou objets de marchandages…restent aussi scandaleux qu’inadmissibles.
Nous dénonçons donc ces pratiques odieuses et le silence qui les entoure. Nous en profitons pour attirer la particulière attention des autorités, des associations féminines et du monde entier pour que cessent ces crimes et que leurs auteurs, quels qu’ils soient, répondent de leurs actes.
Aline ENGBE