Délégué de la Société Civile au Dialogue Interactif sur la situation des droits de l’homme qui a débuté ce mardi 26 septembre à Genève, le Président de l’ACAJ a demandé au Conseil des Droits de l’homme de l’ONU de ne pas encore admettre la RDC comme membre, « mais de la maintenir d’abord sous surveillance et assistance technique, aussi longtemps que la situation des droits de l’homme ne se sera pas améliorée » . C‘était au cours de son intervention lors de la première journée du dialogue interactif sur la situation des droits de l’homme en RDC. A part la ministre des droits humains de la RDC, Madame Marie Ange MUSHOBEKWA, tous les intervenants du jour ont reconnu que « la situation des droits de l’homme en RDC était préoccupante. »
Intervenant pour le compte de la Société Civile congolaise, Maitre Georges KAPAMBA a estimé « qu’il était encore trop tôt pour admettre la RDC comme membre du Conseil des Droits de l’’homme de l’ONU », et a proposé que son pays « soit plutôt mis sous surveillance et assistance technique aussi longtemps que la situation des droits de l’homme ne se sera pas améliorée au regard des standards internationaux. »
A part ce dernier, les personnalités suivantes sont également intervenues ce mardi 26 septembre: le vice-président du Conseil, Ambassadeur de la Suisse; Madame Gilmore, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme; MAMAN SIDIKOU, le Représentant spécial du SG de l’ONU en RDC et Madame MINATA SAMATE CESSOUMA, Commissaire aux affaires politiques de la Commission de l’Union Africaine.
Prenant tour à tour la parole, à l’exception de la Ministre des droits humains de la RDC, Marie Ange MUSHOBEKWA, tous les panelistes ont reconnu que la situation des droits de l’homme en RDC est « très préoccupante sur tous les plans ». Les faiblesses relevées par les uns et les autres sont :
– La répression systématique de l’exercice des libertés publiques dans le contexte d’un processus électoral qui n’est ni indépendant, ni ouvert ni participatif,
– Des arrestations et détentions arbitraires des opposants et membres de la Société civile opérées par le services de sécurité et l’armée en violation des lois de la RDC pour avoir appelé au respect de la Constitution et à la tenue des élections conformément à l’accord du 31/12/2016,
– Une insécurité généralisée avec des crimes graves commis par des milices et des membres des forces Gouvernementales en toute impunité,
-L’impunité dont jouissent les responsables de services de sécurité auteurs des arrestations et des détentions arbitraires,
-L’instrumentalisation de la Justice et son manque d’indépendance etc.
En particulier, le Représentant de la Société civile a dénoncé la criminalisation systématique de l’exercice des libertés publiques ; principalement les libertés d’association, de manifestations et réunions publiques, d’expression et d’opinion sans oublier les restrictions illicites au travail des journalistes qui couvrent les rassemblements publics de l’opposition, des organisations non gouvernementales et des mouvements citoyens.
Il a en l’occurrence condamné les arrestations arbitraires de 4 militants Lucha à Mbuji-Mayi depuis le 15 juillet; la détention et la condamnation à 8 mois de 4 activistes sur 5 à Lubumbashi; l’arrestation de 11 membres du mouvement « FILIMBI » le 19/09 à Bunia, et enfin celles, toutes récentes, de 17 artistes et journalistes le 20/09 et de 27 membres de la LUCHA et du mouvement « Il est Temps » à Kinshasa pour avoir contesté l’invalidation des passeports semi-biométriques.
Maitre KAPIAMBA a exigé la libération de ceux encore en détention. Il a aussi demandé au Conseil d’exiger du Gouvernement congolais la cessation de la répression, le respect des mesures de décrispation politique de l’accord du 31/12/2016 et l’application de deux décisions du Comité des droits de l’homme de l’ONU en faveur de DIOMI NDONGALA et MOISE KATUMBI, sans oublier la réouverture de tous les médias proches de l’opposition fermés.
La séance a été suspendue et renvoyée à ce mercredi 27/09 à 9heures.
Voici le programme de ce mercredi : Il y aura d’abord les interventions des chefs de délégations des États membres pour formuler leurs observations et éventuellement poser des questions de clarification aux membres du panel. Ensuite suivront les Organisations non Gouvernementales accréditées au Conseil, les réactions des panelistes et les engagements du Gouvernement congolais.
L’adoption de la résolution par le Conseil est prévue le jeudi 28/09/2017.
Aline ENGBE