« Collègues de la MP !! Dites-moi : Comment vous sentez-vous quand, après avoir promis à vos électeurs de contrôler le Gouvernement, vous vous distinguez dans le blocage de votre propre mission de contrôle ? Votre conscience aurait-elle démissionné ? Quel message lancez-vous aux congolais ? Pardon : sauvons l’image de notre Parlement ! Sauvons la réputation du pays! Respectons le souverain primaire! », S’est écrié l’élu de GOMA au cours de la plénière de l’Assemblée Nationale de ce vendredi 17/11/2017.
C’était lors du débat qui a suivi une motion incidentielle d’un élu MP qui sollicitait (et a obtenu) le rejet par la plénière de la motion de défiance de l’honorable Juvénal MUNOBO contre le Vice Premier Ministre et ministre des affaires étrangères suite aux graves violations des lois et de la Constitution contenues dans son communiqué du 15/09/2017 invalidant les passeports semi biométriques à partir du 16/octobre 2017.
Dans sa motion de défiance, le député UNC a justifié son action par le fait que le communiqué précité violait l’article 185 de la Constitution qui stipule que le ministre statue par voie d’arrêté. Par ailleurs, le député de Walikale a évoqué la violation de l’article 30 de la loi fondamentale par le même communiqué qui, entre autres, interdisait l’entrée en RDC, des citoyens congolais munis de passeports semi biométriques à partir du 16 octobre, ceci alors que la Constitution interdit formellement toute expulsion des citoyens du territoire national.
Pour justifier sa proposition de rejet de la motion de défiance, ses détracteurs ont évoqué le fait que les faiblesses évoquées avaient déjà été corrigées et que le communiqué en concerne était une matière transversale.
Cependant, l’honorable EKOMBE qui soutenait son collègue MUNUBO, a rappelé que la correction était postérieure à la faute et ne faisait que la confirmer. En plus, ce député de l’opposition s’est dit ahuri qu’un acte initié et signé par un seul ministre dans l’exercice de ses fonctions soit qualifié de transversal.
Enfin, l’honorable NZANGI dénoncé le fait que la motion incidentielle était irrégulière car elle s’est appesantie sur le fond alors que le seul critère de réception d’une motion de défiance par la Constitution était le respect du nombre requis des signatures. « Notre collègue s’est substitué au ministre qui est pourtant présent, et a curieusement répondu à sa place. C’est comme un juge qui répondrait à la place d’un prévenu au cours d’un procès. C’est terrible ! » S’est-il indigné.
ABRAHAM MUSITSHI