Après son entretien avec MOUSSA FAKI, le RASSOP s’est dit « déçu par le langage de l’Union Africaine » et a annoncé lui avoir présenté sa feuille de route d’une transition sans le Président Kabila. » Nous sommes très embêtés de voir l’Union Africaine tenir des propos tout à fait à l’opposés de ce que le peuple Congolais pense » a regretté Martin Fayulu, qui conduisait la délégation du RASSOP. En réaction, l’hôte du RASSOP a affirmé attendre l’apaisement de l’opposition.
C’est une délégation du RASSOP/ Limete très montée qui, au sortir de son entretien avec MOUSSA FAKI, a déclaré que : » Le Rassemblement ne saurait passer sous silence certaines prises de position de l’Union Africaine » avant d’ajouter que: » L’Union Africaine doit se faire respecter. Les problèmes du Congo doivent être pris à leur juste dimension, faute de quoi le peuple Congolais va s’assumer en appliquant l’article 64 de la Constitution ».Pour les compagnons de Félix Tshisekedi, » l’Accord de la Saint Sylvestre n’a jamais été appliqué par la faute de l’actuel président. » Pour contraindre ce dernier à l’appliquer, la RASSOP a expliqué au Chef de l’exécutif de l’Union Africaine son intention de mettre en route la feuille de route issue de son deuxième Conclave.
Il s’agit, pour cette plateforme, d’obtenir le départ de l’actuel Chef de l’Etat d’ici le 31 décembre 2017. La direction de la CENI devrait être changée, tandis que toutes les institutions à mandat électif devraient être remplacées par celles devant conduire ce que le RASSOP appelle une « Vraie Transition. »
Par ailleurs, dans cette proposition, le RASSOP exige que « ceux qui vont diriger la Transition ne soient pas éligibles pour les élections à venir. »
Enfonçant le clou, le RASSOP a annoncé avoir mis l’Union Africaine au courant de sa conviction du caractère corrompu du fichier électoral en cours d’élaboration par la CENI.
Ainsi, l’opposition a révélé que 93/100 des habitants de la Province de Sankuru et 74/100 de ceux de l’ Équateur auraient été enrôlés, ce qui paraît tout simplement invraisemblable ses yeux.
Cependant, Martin Fayulu n’a pas été précis quant à la durée de la Transition, ni sur son fondement juridique, ni sur le cadre qui devra en déterminer l’organisation, les missions et le fonctionnement.
À propos de la Constitution, Monsieur Fayulu s’est en effet limité à rappeler que l’Accord de la Saint Sylvestre était déjà » un régime spécial », et que « le pays devra continuer dans ce régime spécial jusqu’à l’organisation des prochaines élections ».
Pour les opposants, » il faut une vraie Transition, et l’Union Africaine doit tout faire pour obtenir cette transition. »
En réponse à Monsieur MOUSSA FAKI MAHAMAT qui a appelé le Rassemblement à l’apaisement, ce dernier a dit avoir répondu « qu’il fallait plutôt chercher cet apaisement auprès du Président Joseph Kabila en lui demandant de partir parce que c’est lui le problème. »
Avec cette prise de position du RASSOP devant l’Union Africaine, laquelle va dans le même sens que sa dernière correspondance à l’ONU, il est clair que l’accalmie qui a vu le jour en date du 31/12/2016 est en train de voler en éclats, et ceci laisse planer des sombres nuages sur l’avenir de la RDC.
Abraham MUSITSHI