Séjournant en ITURI pour mettre fin à la catastrophe humanitaire et sécuritaire qui menace à la fois le développement de cette province et le bon déroulement des futures élections dans la contrée, le Vice-Premier ministre et ministre de l’intérieur, le professeur Henri MOVA SAKANY abats un travail qui est fortement apprécié par les ituriens. Homme de terrain, ce dernier multiplie les réunions de sécurité et des notables à BUNIA tout en rendant sur place en territoire de DJUGU, épicentre de la tragédie. Le lundi 12 mars, il était à KATOTO, à 23 kilomètres au Nord de BUNIA.
Qui sont ceux qui tuent, pillent et incendient à DJUGU ? Qui est derrière eux et que cherche-t-il? Qui lui donne des armes et pourquoi ? Les réponses à ces questions ne semblent pas encore clairement établies. Au départ, on parlait d’un conflit entre HEMA et LENDU, mais cette thèse semble de moins en moins convaincre car les assaillants sont bien organisés et mieux armés que des simples paysans en conflit foncier..
Malheureusement, quelque soit l’identité de ses auteurs et commanditaires, cette tragédie a des conséquences catastrophiques : plus de 150 morts, des milliers de blessés, des centaines d’écoles détruites, des milliers d’habitations incendiées, 300 mille déplacés, 60 mille réfugiés…
Prenant le taureau par les cornes, le ministre MOVA a du reste dit sans ambages aux leaders de toutes les communautés de l’ITURI que certaines présentaient comme antagonistes : « Vous devez être les artisans de paix »
A voir le zèle et la détermination qu’il montre dans sa quête de la paix en ITURI , le ministre de l’Intérieur ne semble pas être prêt à retrouver son bureau climatisé de la Gombe avant d’avoir accompli la noble mission que lui a confié le Président de la République: mettre fin à cette crise dont le pays n’a nullement besoin.
Aline ENGBE