Ce mardi 26 septembre sur France 24, l’ancien Gouverneur du Katanga a exprimé son doute sur la volonté du Président KABILA d’organiser les élections. Pour Moise KATUMBI, « s’il n’y a pas d’élections au 31 décembre, les congolais actionneront l’article 64 et choisiront par consensus un autre Président, lequel devra organiser les élections. » A propos de la récente Assemblée Générale de l’ONU, l’opposant a remercié les partenaires du pays pour avoir demandé à Kabila de respecter la Résolution 2348 et d’appliquer l’Accord du 31 décembre 2016. Dans la foulée, le Président du T.P. Mazembe a accusé le Chef de l’Etat d’être responsable de l’insécurité qui a prévalu au Kassaï, avant d’annoncer son retour au pays.
Sur France 24, KATUMBI a declaré que l’actuel président de la République n’aura plus aucune légitimité au-delà du 31 décembre 2017 : « Il demande 2 ans, mais il n’aura pas une seconde de plus au-delà du 31 décembre 2017. »… « Dépassé le 31 décembre, le Président KABILA ne sera plus président, il y aura un autre président que nous choisirons par consensus et qui sera chargé de préparer les élections. », a- t-il dit ce mardi. C’était au cours d’un entretien sur la situation politique de la RDC.
A propos des assurances que le Président congolais a donné à la 72ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU sur sa volonté d’organiser les élections, Moise KATUMBI a exprimé un doute : « Le Président Kabila a un mépris total pour le peuple congolais ; il n’a jamais respecté sa parole, et j’espère que cette fois-ci il n’a pas menti à l’ONU. »…« Vous verrez qu’il viendra avec un calendrier fixant les élections dans deux ans ou trois ans, un peu comme GBAGBO », a- t-il poursuivi avant d’ajouter : « Nous n’allons pas lui donner un jour de plus après le 31/12/2017 ».
Fustigeant ce qu’il qualifie de volonté de l’actuel Chef de l’Etat de demeurer au pouvoir, l’hôte de France 24 a affirmé : « La situation dans notre pays est instable depuis que le Président KABILA a décidé de rester au pouvoir. Si le président KABILA ne veut pas partir, c’est parce qu’il a des choses à cacher. Le Président KABILA doit savoir qu’il y a un temps pour tout, il y a aussi un temps pour partir ».
Pour ce dirigeant de l’opposition congolaise, l’actuel pouvoir est responsable de l’insécurité qui prévaut au pays et même au Kassaï : « Au Kassaï il n’y a jamais eu des milices, ce sont des choses qui sont organisées par le pouvoir de KABILA pour se maintenir au pouvoir. Si on avait un président légitime dans notre pays, on n’aurait pas 3 millions de déplacés internes et autant de réfugiés. L’ancien Président MOBUTU a été vomi par la communauté internationale à cause de la mort d’un seul étudiant de l’Université de Lubumbashi en mai 1990, alors que le Président KABILA tue tous les jours. »
S’exprimant sur le sort du président KABILA après son mandat, KATUMBI s’est voulu rassurant : « Je ne suis pas d’accord qu’on poursuivre un ancien président de la République et son entourage. »
Annonçant son retour imminent au pays, Moise KATUMBI a considéré les poursuites judiciaires contre sa personne comme étant des manœuvres politiques : « C’est des procès bidon. Les évêques ont dit que c’étaient des mascarades. Je voudrais revenir en toute sécurité, mais nous avons en face de nous un pouvoir sanguinaire et je sais qu’il y a des gens qui veulent me voir mort », a dit l’ancien Gouverneur du KATANGA avant d’annoncer qu’il devra tout de même bientôt retourner en RDC :
«C’est un devoir pour moi d’aller sauver un peuple qui est en train de souffrir.»
Ses actions auront-elles la virulence de ses paroles ? Seul l’avenir nous le dira.
Aline ENGBE