« Alors que l’assassinat d’un seul occidental par des terroristes secoue le monde entier, voilà 4 ans que des milliers de mes frères et sœurs sont massacrés à BENI sans une seule résolution du Conseil de Sécurité réservée à ce drame, ni une enquête de la CPI. En vérité, ce qui se passe à chez nous est un stigmate dans l’histoire de l’humanité. Devant les souffrances atroces des miens, mon devoir est de contribuer au retour de la paix. C’est pourquoi j’ai décidé de poser ma candidature comme député national pour le compte du territoire de BENI »,a déclaré le député honoraire Jean-Louis Ernest KYAVIRO dans un point de presse ce lundi 30 juillet à BENI.
Avant d’annoncer sa candidature, celui qui dans le mileu politiques est affectueusement appelé « Le Maestro »’ a condamné l’attitude des Nations Unies, des grands de ce monde et du Gouvernement congolais qui, selon lui, n’accordent pas aux atroces souffrances de ses frères l’attention et la volonté nécessaires.
« Le paysan de BENI a la même valeur que le parisien, le niçois, le londonien ou le New Yorkais. Pourtant, plus de 70 massacres des ADF ont eu lieu à BENI les 4 dernières années, coûtant la vie à plus de 4 mille personnes sans le moindre message twitter d’un président français, d’un président des USA, d’un secrétaire général de l’ONU ou d’un président en exercice de l’U.A. Au contraire, tous les appels des notables pour une résolution du Conseil de Sécurité qui devait concentrer l’attention et les moyens sur cette partie du monde et lancer des enquêtes de la CPI se sont heurtés à un refus poli. », a regretté KYAVIRO.
« Tout se passe dans le monde comme si la mort violente et les atrocités de chez-moi étaient des faits divers, des événements anodins. Souvent j’appelle des médias pour annoncer des massacres de mes frères, mais nombreux ne sont même pas chauds sur le sujet », s’est plaint l’orateur.
« Au niveau des institutions, on annonce que tout va bien alors que l’armée est en phase défensive et que les initiatives des députés pour que le gouvernement s’explique sur sa gestion catastrophique du dossier sont systématiquement bloquées par un pouvoir dont le comportement est jugé suspect par les victimes », a encore dit KYAVIRO avant de lancer une demande humanitaire par rapport aux élections.
« Comme le pays prétend avoir les moyens pour financer seul les élections et que les MONUSCO dispose ainsi d’un budget inutilisé qui devait appuyer ce processus, je demande solennellement aux Nations Unies d’affecter toute cette logistique au retour des milliers des déplacés de BENI, à leur réinsertion et à l’aménagement des sites et biens détruits. Ainsi, les paysans pourront retourner à leurs champs, les citoyens reprendront leurs activités et pourront voter comme les autres »
Aline ENGBE