« En analysant vos dépenses de 2017, on découvre que la CENI n’a reçu que 8% de ce que l’autorité budgétaire lui a octroyé pour cette année. Plus grave encore, vos prévisions de 2018 pour le financement des élections sont en deçà du budget de la CENI . En conclusion, tout lecteur de votre projet de budget 2018 peut aisément comprendre que le Gouvernement ne veut pas organiser les élections », s’est écrié l’Honorable MUHINDO NZANGI lors de la plénière de l’Assemblée Nationale du vendredi 24/11/2017.
En prenant la parole lors du débat sur le projet de budget 2018, l’élu de Goma a identifié 3 problèmes qui réduisent les capacités financières du pays à savoir :
1/ L’absence d’une lutte efficace contre la corruption : pour l’orateur , il n’ya pas moyen de maximiser les recettes tant que la corruption et des détournements privent le pays du 3/4 de ses ressources potentielles.
2/ Multiplicité de services générateurs de recettes : selon NZANGI, il y a trop de services générateurs de recettes publiques en RDC, et ceux-ci constituent autant de sources de dépenses et de détournements de deniers publics.
3/ Flou dans les recettes issues des mines et des hydrocarbures. A en croire ce député, une bonne partie des recettes de ces deux secteurs n’apparait jamais dans le budget de l’Etat.
A ce sujet, un autre député qui intervenait au débat, l’honorable Patrick MAYOMBE, s’est dit étonné de voir que la PERENCO, qui exploite le pétrole dans le Kongo Central, continue à payer les mêmes contributions qu’il y a 40 ans, en 1976 quand il n’exploitait que 23 puits alors qu’il en exploite déjà 300.
« Si l’on devait actualiser la situation de PERENCO, il devrait fournir au Trésor au moins 1 milliard de dollars chaque année », a révélé l’honorable Patrick MAYOMBE.
En conclusion de son intervention, l’honorable NZANGI s’est penché sur les chiffres relatifs au financement des élections : « Monsieur le Premier Ministre, je viens de constater que vous n’avez libéré que 8% de ce qui était prévu pour les élections en 2017. Concernant l’année 2018, vos prévisions-dont le taux de réalisation reste plus que douteux- sont largement insuffisantes par rapport aux besoins de la CENI. En conclusion, il me parait clair que vous n’avez aucune volonté d’organiser les élections au cours de l’exercice budgétaire 2018 ».
La Rédaction