On l’attendait. Elle est venue, elle a juste parlé, puis elle est partie. Mais que de polémique depuis ! Il y en a qui la félicitent d’avoir repris le timing électoral retenu à la cité de l’OUA, ceux qui se réjouissent qu’elle a « zappé » X et Y, ceux qui sont en colère parce qu’elle n’a pas adoubé la thèse de la « Transition sans KABILA », ceux qui ont été bousculés en tentant de lui remettre des mémos, ceux qui voient se réduire le nombre des « clients » des élections de 2019…
En réalité, la visite de NIKKY HALLEY a mis à nu le degré d’extraversion et de dépendance de notre classe politique, qui continue à trop compter sur l’extérieur avant de balayer sa maison, et qui, on l’espère, va enfin remettre les pieds sur terre.
Ainsi, il a été constaté que la CENI, qui annonçait pompeusement ses « 504 jours » après les opérations d’enrôlement pour espérer des élections, s’est vue lancer au visage un : « Les Etats Unis ne peuvent pas soutenir un calendrier qui fixerait les élections au-delà de 2018 ». Et ceci juste quand NAANGA s’apprête à publier son calendrier, lequel est manifestement hors critères des bailleurs extérieurs pendant que le tableau économique du pays lance des signaux alarmants.
D’où peut-être la non publication du fameux « calendrier 504 », lequel était pourtant attendu juste après la tripartite CNSA-CENI-Gouvernement.
Les autres déçus sont les « durs » de LIMETE, qui ne jurent depuis un moment que par une : « Transition sans KABILA », option qui ne semble pas être prise très au sérieux à WASHINGTON, lequel préfère demander à tout le monde de « mettre effectivement en application l’Accord de la Saint Sylvestre ».
Du coup la MP, qui dit à veut l’entendre que l’Accord serait effectivement en train d’être appliqué, a reçu de plein fouet la demande des Etats Unis à voir le texte être enfin intégralement mis en œuvre, ce qui s’est traduit par l’absence de rencontre entre NIKKI HALLEY, Premier Ministre et le Président du CNSA. Tout un symbole.
Leçon à tirer : la visite de NIKKI HALLEY peut avoir tout fait, sauf éclaircir le ciel de l’avenir politique de la RDC, et il appartient aux congolais de s’assumer.
ABRAHAM MUSITSHI