Dans une lettre au Président de la chambre basse du parlement, les leaders des organisations féminines œuvrant à l’Est se disent « profondément indignées par le rejet pour des raisons et dans des circonstances peu convaincantes de la motion de défiance contre le ministre de la défense » en date du 13 avril et exigent la reprogrammation de l’examen de ladite motion.
Dans cette lettre signée par des dizaines de leaders femmes basées dans diverses agglomérations du Maniema, du Nord-Kivu t du Sud-Kivu, ces dernières rappellent que l’ancien KIVU connait l’insécurité endémique depuis plus de 20 ans et que les principales victimes de ce drame sans précédent au monde sont les femmes et les enfants.
« Obligées de se déplacer en permanence pour trouver protection, sécurité et survie, les femmes subissent depuis 20 ans un sort unique au monde : séparées de leurs familles, violentées, battues, obligées de s’occuper de leurs familles, souvent tuées de manière atroce, vivant le veuvage avec une ribambelle d’orphelins…nous exigeons que la paix revienne. » ont écrit les femmes leaders de l’Est.
Concernant la situation particulière de BENI, les femmes leaders de l’Est s’étonnent de la négligence dont cette tragédie est l’objet de la part des institutions nationales : « Cela fait 4 ans que des congolais sont massacrés de la manière la plus barbare, que des femmes sont massivement violées et que des milliers de compatriotes, dont des personnages tels que les prêtres, les chefs coutumiers et les médecins sont régulièrement kidnappés sans qu’on sente une solidarité digne de ce nom de la part des animateurs des institutions nationales », s’est plaint madame Nelly MBANGU, porte-parole de ce collectif.
« Plus grave encore, les dirigeants n’écoutent ni les cris des femmes, ni celui des notables, ni celui de nos élus et l’on commençait à se demander pourquoi cette injustice quand vous avez encore une fois rejeté une motion qui aurait occasionné ne fut-ce qu’un débat sur la question. Pour que le peuple sache ce qui ne va pas et ne pas laisser aux informations divulguées par des cadres de la MP selon lesquelles le rejet de cette motion serait un choix politique pris au plus haut niveau, nous demandons que la représentation nationale revienne sur sa décision et permette au ministre d’expliquer ses échecs », a confié madame Nelly MBANGU à thsukudunews.com.
« L’assemblée Nationale et les députés doivent servir l’intérêt supérieur de la nation dont le premier est de protéger la vie des citoyens et non de suivre aveuglément le dictat des familles politiques aux agendas incertains », ont martelé les femmes leaders de l’Est.