« Avec ce qui vient de se passer aujourd’hui au BURKINA FASO, nos dirigeants ont un vrai « devoir à domicile » : on verra combien seront dans le futur capables de tenir ce genre de débat avec les étudiants de leurs pays respectifs », a commenté VANGI KALUME, un étudiant congolais, après le débat qui, pendant plus de deux heures, a mis face-à-face le président français Emmanuel MACRON et 800 étudiants de l’Université Joseph-Ki-ZERBO ce mardi 28 novembre à OUAGADOUGOU.
La journée du 28/11/2017 a en effet été marquée par un événement assez peu banal : pendant plus de 2 heures, le président français s’est entretenu à bâtons rompus avec 800 étudiants de OUAGADOUDOU qui ont eu le loisir de lui poser des questions avec une franchise que très peu de chefs d’Etats africains peuvent soutenir au regard des pratiques en vigueur sur le continent.
Autre détail qui n’a pas échappé aux auditeurs de RFI et aux téléspectateurs de France 24 : le président français a accepté des questions non prévues par le protocole des organisateurs.
Du coup, l’opinion s’est tout de suite posé les questions suivantes :
Combien de nos dirigeants peuvent ils s’adonner à un tel exercice quand même des journalistes qui critiquent trop directement les gouvernements de leurs pays se retrouvent sont menacés, en prison et arrivent même à être tués en Afrique ?
Combien de présidents africains peuvent-ils se tenir devant leurs citoyens et accepter d’être questionnés sur les aspects les plus controversés de leur gestion de la chose publique ?
Combien de dirigeants africains peuvent-ils laisser libres des étudiants ou des citoyens qui leurs poseraient des questions embarrassantes sur leurs mandats ?
La réponse est évidente : très peu, ceci malgré le caractère « démocratique » des régimes politiques qui est brandie aux quatre coins du continent.
En tout état de cause, une chose est certaine : après la séance de OUAGADOUGOU, les jeunes africains auront tendance à se montrer plus exigeants envers leurs dirigeants.
C’est sans doute en évoquant cette probable consequence de ce qui s’est passé ce mardi au « pays de Thomas SANKARA » que l’étudiant VANGI a parlé de « devoir à domicile » de nos dirigeants, lesquels ont toujours tendance à imiter les occidentaux et se retrouvent là devant un nouveau défi : le devoir de rendre publiquement compte.
ABRAHAM MUSITSHI