Pour cet ancien député national élu à Beni, l’Ouganda devrait se comporter différemment s’il se sentait menacé par les tueries en zone de Béni, sur ses frontières occidentales.En conséquence, l’honorable Kyaviro estime que Kampala sait certainement qui tue les congolais à Béni.
Voici sa réflexion.
Opinion de l’Honorable Jean-Louis Ernest KYAVIRO sur l’absence d’intervention de l’UPDF (Armée Ougandaise) malgré les tueries des rebelles ougandais à Beni.
MUSEVENI sait certainement ce qui se passe à Béni
Malgré les massacres attribue à ses compatriotes à sa frontière occidentale, le Président MUSEVENI n’intervient pas et ceci soulevé des sérieuses interrogations.
Pourquoi l’armée Ougandaise n’intervient-t-elle donc pas pour aider un état voisin à sécuriser une zone mitoyenne à son propre territoire ?
De manière lapidaire, il n’y a qu’une seule hypothèse, qui aboutit à ma thèse sur le comportement de Kampala sur la question des ADF : Président MUSEVENI, que je connais personnellement, qui m’a enseigné et dont je connais le sérieux dans la gestion des questions sécuritaire, ne peut pas ignorer ce qui se passe à Béni, telle est mon intime conviction.
En effet, le Rais de l’Ouganda connait personnellement la zone de combat actuelle pour s’y être réfugié et battu lors de sa propre rébellion la NRM (National Résistance Movement), dans les années 1984-1985. C’est d’ailleurs à partir du massif Ruwenzori qu’il lance l’offensive qui le mène au pouvoir en janvier 1986.
Par ailleurs le Chef de l’Etat Ougandais se soucie constamment de l’établissement d’une vaste zone de sécurité pour son pays et pense que : « pour protéger Kampala, il faut savoir ce qui se passe au quartier à Goma avant le Gouverneur du Nord Kivu, ce qui se passe à Kinshasa/ MASINA avant le Gouvernement congolais , ce qui se passe à Gisenyi avant l’armée Rwandaise et ce qui se passe à Mombasa avant les Kenyans…Bref, pour fin ce stratège, il faut maîtriser l’espace de défense qu’ au-delà des frontières officielles, surtout pour les zones troubles des Grands Lacs.
Je crois donc que Kampala ne peut pas se permettre de ne pas surveiller le mouvement des armes et des munitions, ainsi que celle des personnes connues comme « seigneurs de guerre » dans la région.
En plus, MUSEVENI a comme principe » d’écraser les œufs du serpent et non laisser ses petits en sortir commencer à mordre »: Il ne saurait laisser une rébellion menaçant son régime évoluer tranquillement sur ses frontières, e surtout pas à Beni, avec une même ethnie, les YIRA NANDE du Congo appelés BAKONZO en
Ouganda, à laquelle appartient une bonne partie des habitants du district ougandais de Kasese. En conclusion, l’Etat ougandais doit certainement se renseigner scrupuleusement sur tout ce qui peut l’affecter à partir du « Grand Nord Kivu » et surtout de Beni avec lequel il partage le massif du Ruwenzori. Le contraire serait stupéfiant.
Ceci parait donc évident: si KAGUTA se sentait menacé, il serait vite intervenu soit officiellement à travers l’application de l’Accord de Nairobi ou en sollicitant des opérations conjointes avec la RDC, soit en catimini, comme parfois ses troupes traversent la frontière sans demander la permission à quiconque.
Par contre, s’il ignorait ce qui se passe, il ne serait pas calme chez lui, donc il ne se sent aucunement inquiété.
Or, pour savoir s’il y a menacé, il faut non seulement identifier l’ennemi, mais aussi connaître ses capacités de nuisance et ses probables intentions.
Si Kampala ne bouge pas, il y a donc deux possibilités : soit il n’est pas du tout dedans, soit il est derrière.
Comparons un peu : Si des groupes supposés américains massacrent au Nord du Mexique, Donald Trump sera-t-il tranquille ? Si on des Allemands tuent des gens en Alsace, Angela Merkel va-t- elle dormir? Impossible !
Mais comment la capitale de la région la plus proche de massacres reste-t-elle si sereine ?
Autre question : peux-tu dormir tranquille quand ton enfant brûle la case du voisin ?
Mais comment une rébellion soit disant ougandaise peut-elle massacrer des civils dans une zone mitoyenne d’un pays amis pendant 3 ans et posséder des armes lourdes, et le prudent lieutenant général YOWERI KAGUTA MUSEVENI, le même qui poursuit la LRA jusqu’au cœur de la République Centrafricaine, tellement éloignée de ses frontières, rester de marbre ? Curieux !
Sans aller plus loin, il y a une évidence : Kampala doit non seulement savoir qui tue, mais est aussi convaincu qu’il n’est pas menacé.
Est-il le seul à le savoir ? Je l’ignore, mais ne chose reste certaine: un jour, tout se saura.
Que Le Seigneur Vous Bénisse Tous !
Jean-Louis Ernest KYAVIRO