tshukudunews.net a fait lui même le constat sur place: la prison centrale de Munzenze vient de totaliser 8 mois sans que l’état n’y depose des vivres ni des médicaments. En plus les détenus doivent se cotiser même pour enterrer les leurs qui ne surevivent pas à ces conditions infra humaines.
Construite pour 150 détenus, cette maison carcérale en compte ce jour 2200, tels sont les chiffres qui justifient le S.O.S des pensionnaires de Munzenze qui sont obligés de se cotiser pour soigner leurs codétenus malades et même enterrer leurs nombreux camarades qui n’arrivent pas à survivre à cette atmosphère apocalyptique.
La découverte a été faite ce lundi 23/10/2017: la prison de MUNZENZE, conçue pour recevoir 150 détenus, en compte plus de 2200, soit plus de 14 fois sa capacité. Du coup, ce qui vous frappe à l’arrivée, c’est d’abord une odeur nauséabonde qui se dégage de ces foules compactées dans quelques cellules.
La nuit, la plupart des détenus dorment debout, le reste entremêlés, dans une promiscuité qui facilite la transmission des germes tels que ceux de la malaria, tuberculose ou de la fièvre typhoïde.
Malheureusement, les 5 médecins commis aux soins des détenus sont impuissants, faute de médicaments. En cas de maladie grave, ce sont encore ces détenus qui se cotisent pour assurer les soins de leurs compagnons en dehors de cette prison qui à vrai dire a plutôt l’air d’un mourroir.
Côté alimentation, ce sont encore les détenus qui se prennent en charge, avec les interventions ponctuelles de l’église catholique et de quelques autres bienfaiteurs.
Pour décongestionner la prison, une partie des détenus est en cours de transfèrement vers le nouveau bâtiment récemment réhabilité par la MONUSCO, lequel était prévu pour 150 détenus, mais en abrite déjà 400, auxquels il est prévu d’ajouter encore 500, ce qui fera 900 pour une capacité de 150, soit 6 fois sa capacité. Quant à Munzenze, cette opération va y réduire les effectifs de 2200 à 1300, et ce sera quand même plus de 8 fois sa capacité.
Telle que vécue ce 23 octobre par tshukudunews.net, la situation de Munzenze interpelle vivement des autorités concernées.
En effet, la loi et la constitution mettent les détenus totalement à charge de l’état et leur garantis les droits élémentaires qui sont entre autres le droit à la vie décente, à la dignité, à la santé et à une alimentation suffisante.
tshukudunews.net transmets ici le cri de détresse des détenus de Munzenze et de leurs familles : la balle se trouve dans le camps des autorités auxquelles sont adressées ce S. O.S.
Aline ENGBE et Darell MAURICE