tshukudunews.net a fait ce triste constat sur terrain : le Nord Kivu compte des dizaines de milliers de déplacés abandonnés à leur triste sort.
Ayant fui des atrocités dans leurs villages, des milliers d’habitants des territoires de Masisi et autres territoires du Nord Kivu ont ainsi trouvé refuge où les partenaires extérieurs de la RDC les assistaient tant bien que mal et les securisaient.
Brusquement, l’Etat congolais a fermé la plupart de ces camps de déplacés en rassurant ces derniers que le calme était revenu chez eux.
Ne se doutant de rien, des nombreuses familles sont venues retrouver qui leurs cases incendiés, qui leurs concessions ravies, qui leurs champs occupés par des groupes armés, voire même leurs villages disparus, si pas rayés de la carte.
Ne sachant où aller, ces pauvres compatriotes sont revenus vers leurs lieux de refuge, de préférence autour des grandes agglomérations telles que Goma, Butembo, Béni, Kirumba, Kanyabayonga ou encore Oicha.
À SAKE, cité située à 30 kilomètres de Goma, tshukudunews.net a pu échanger avec quelques groupes de ces déplacés recueillis par des compatriotes au grand coeur.
D’une manière poignante, les récits reviennent sur des tristes expériences: chassés de chez eux par l’insécurité, puis chassés des camps brutalement fermés, la plupart ont encore dû fuir les conditions et les exactions toujours insoutenables de leurs villages d’origine, dont cetrtains sont encore sous la coupe des groupes armés ou en proie à des conflits communautaires, ou encore ne remplissent pas les conditions d’une vie digne et normale.
Pour survivre, ces compatriotes sont réduits à aider leurs hôtes dans des lourds travaux champêtres ou domestiques, contre un paiement minuscule. Livrées à elles memes, les jeunes filles et les femmes sont souvent victimes de violences sexuelles ou sombrent dans la prostitution.
Le cas le plus touchant est celui des cantinières, des journaliers qui totalisent parfois 5 mois sans être payés !
Vivant dans des taudis, la plupart de leurs enfants sont déscolarisés et exposés aux maladies infectieuses.
Quant à l’aide des gouvernants ou de leurs partenaires, elle a complètement disparu.
D’où cet appel de Monsieur Amuli, déplacé de Saké, qui s’adresse à toutes les autorités Congolaises :
» Maman journaliste, dites aux autorités que ce sont nos côtes qui leur ont donné le pouvoir. Qu’ils ne nous abandonnent pas comme ça. Un jour, Dieu qui les a élevé leur demandera ce qu’ils ont fait de leurs administrés qui étaient en détresse ».
tshukudunews.net lance cette alerte: il est urgent que les autorités congolaises et leurs partenaires s’activent pour soulager les souffrances des milliers de compatriotes déplacés qui sont pour le moment abandonnés à leur triste sort au Nord Kivu.